La face cachée de Rio

Adilson S. Proença
2 min readJan 7, 2019

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La ville merveilleuse. Ainsi nous nous adressons à la municipalité de Rio de Janeiro. Assez peuplée, la ville se situe dans l’état qui prend le même nom. Cosmopilitique, désirée par des habitants potenciaux, Rio, comme toutes les grandes villes, mélange deux côtés: celui en face du Cristo Redentor, la statue rénommée partout dans le monde, et celui derrière lui. Autrement dit: le Rio riche et le Rio pauvre. On dirait même les “deux Rios”. En-êtiez vous conscient(e)?

Aucun doute que la globalisation est la huitième merveille du monde moderne. Elle nous permet d’être n’importe où sans y être phisiquement. Fantastique, tout simplement. C’est ainsi qu’à présent je prends un cours régulier en ligne (sur Skype) de langue française avec une enseignante du Burkina Faso, Mlle. Aisha. Elle même produit, comme moi, de la globalisation contemporaine — née au Burkina, diplômée en Biologie en Ukraine, ayant maitrisé la langue de son pays d’accueil, à part le Français et le Dioula, ses langues maternelles, y compris l’Anglais –, mon enseignante n’avait pourtant jamais mis ses yeux sur le côté appauvri de Rio. Elle n’en était pas consciente. Faute à elle? Certainement pas!

Si vous écriviez “Rio de Janeiro” sur Google Images, vous n’y trouveriez qu’une série de belles photos (photo 1, en haut). Ce que vous voyez — et certainement vous plaît les yeux — est le côté affluent de Rio. Là vers où on a fait tourner en permemance le visage du Cristo (il ne regarde qu’eux, il paraît). Là où se promènent ceux et celles de la soi-disante alta sociedade carioca (c’est-à-dire, la haute societé carioca). Pourtant, le carioca (celle ou celui dont l’origine est à Rio) né dans ce côté de la ville merveilleuse n’est que le privilégié.

Il vous suffit de faire tourner la caméra pour que vous puissez inspecter ce qu’on tente de cacher aux yeux étrangers: les moins privilégiés. Les appauvris. Chez eux, là vers où les yeux du Cristo n’ont jamais été permis de tomber, l’histoire qu’on racconte s’éloigne du côté riche au point où l’on dirait qu’on n’est plus dans l’une des plus belles villes au monde.

Si le photographe avait tourné sa caméra (ou été permis de le faire), vous auriez vu le côté appauvri, économiquement affligé. Donc, aux visiteurs étrangers, à votre visite à Rio, soyez conscient de ce qui se trouve juste derrière les belles et imponentes montagnes de Rio — l’inégalité inérante aux grandes villes.

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Adilson S. Proença

An International Relations degree holder; a language, history and economics aficionado; and a soon-to-be Economist who sees writing a thought-untangling act.